La douleur chronique est un problème de santé majeur, sans traitement efficace. La contribution du microbiote intestinal à la pathogenèse de la douleur somatique (non viscérale) chronique est peu documentée.
Dans cette étude, l’équipe d’Aziz Moqrich (IBDM) a montré que les souris mâles dépourvues de Myosine 1a (KO), mais pas les souris femelles, élevées dans des conditions d’hébergement à génotype unique (KO-SGH) ont une prédisposition à développer une douleur chronique en réponse à une lésion des tissus périphériques. Dans ce modèle murin, les auteurs ont mis en évidence des altérations dans la composition du microbiote intestinal (dysbiose). Ils ont par la suite montré que cette dysbiose avait un rôle prépondérant dans la vulnérabilité des mâles KO-SGH à développer des douleurs chroniques, en perturbant la fonction des macrophages des ganglions de la racine dorsale (DRG). Ainsi, l’élimination des macrophages du DRG prévient la chronicité de la douleur chez les souris KO-SGH. Ceci indique que les macrophages du DRG ont le potentiel de faire le lien entre des signaux du microbiote intestinal et la mise en place des douleurs chroniques.
L’ensemble de ces résultats apporte de nouveaux concepts dans la biologie de la douleur, en révélant le rôle des interactions gène-sexe-microbiote dans l’émergence de douleurs chroniques post-lésionnelles.