INSTITUT DE BIOLOGIE DU DEVELOPPEMENT DE MARSEILLE

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Le développement embryonnaire comme une vague de stade

Dans une étude récente parue dans la revue internationale Nature, Thomas Lecuit et ses collègues de l'Institut de Biologie du Développement de Marseille décrivent comment les changements de forme des tissus sont auto-organisés.
Date de publication
Figure Nature-Lecuit
Visualisation de la morphogenèse de l’intestin de la mouche au cours du développement embryonnaire. La zone d’induction génétique est indiquée sur l’image du haut et deux rangées de cellules dans la zone où l’onde se propage sont étiquetées en jaune et en blanc.

Au cours du développement embryonnaire, les cellules et les tissus changent de forme pour former des organes dans un processus connu sous le nom de morphogenèse. On pense traditionnellement que ce processus est contrôlé par des facteurs génétiques qui ordonnent les changements de forme des tissus comme dans un programme. L’expression de gènes spécifiques indique à chaque cellule quand et où elle doit changer de forme, un peu comme un chef d’orchestre qui dirige les musiciens d’un orchestre. Dans une étude récente parue dans la revue internationale Nature, Thomas Lecuit et ses collègues de l’Institut de Biologie du Développement de Marseille décrivent comment les changements de forme des tissus sont auto-organisés. En utilisant l’embryon précoce de mouche à fruits comme système modèle, ils ont découvert que l’intestin de la mouche est façonné par une vague de déformations cellulaires semblable à une vague de stade. Une rangée de cellules après l’autre, les cellules se plient et s’étendent en adhérant à la membrane entourant l’œuf, puis se contractent et se détachent. Après un premier déclenchement génétique local, la vague se déroule indépendamment d’un programme génétique grâce à une communication mécanique entre les cellules. Par conséquent, le façonnement de l’intestin de la mouche résulte d’interactions mécano-chimiques entre les cellules plutôt que strictement d’un programme génétique. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre deux membres du groupe de recherche de Thomas Lecuit, Claudio Collinet, chercheur CNRS et biologiste cellulaire, et Anaïs Bailles, doctorante avec une formation en biophysique. L’équipe a également bénéficié de l’expertise en modélisation mathématique d’Edwin Munro de l’Université de Chicago. Ceci illustre comment la recherche collaborative et interdisciplinaire permet d’atteindre de nouveaux objectifs.

Ces travaux ont fait l’objet de la rubrique “News and Views de la revue Nature.

 

Lien vers l’article :

 

Contact:

Thomas Lecuit : thomas.lecuit@univ-amu.fr
Institut de Biologie de Développement de Marseille. Aix-Marseille Université & CNRS.
Centre Turing des Systèmes Vivants (CENTURI), Aix-Marseille Université.
Collège de France, Paris.

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